Vous êtes en retard pour le thé !

Trois heures du matin, un club branché d’Hopera, une salle insonorisée réservée au VIP qui pouvaient se le permettre.
La cible, une femme, elle intéressait notre Boss, mais personne ne savait vraiment pourquoi. Nous savions juste qu’elle aurait potentiellement été impliqué il y après longtemps, une bonne quinzaine d’années, dans le pseudo suicide d’un des agents du Cartel posté à Andori. Un revendeur, pour la noblesse en re-formation de l’époque, un mec à la vie sociale trépidante et la vie amoureuse plutôt débridée. Le genre de mac à vouloir devenir le roi du monde, pas vraiment le genre à se faire une overdose. Enfin ça, c’est ce que disaient les gars qui l’avait connu.
Tous ce que M.Isham avait bien voulu nous dire c’est qu’il avait fait faire une enquête sur elle, et qu’il avait eu un mal de fou à enfin la trouvé.
Il s’était renseigné sur ses habitudes de vie, sur son emploi du temps, et il avait décrété que s’était maintenant qu’il fallait agir. Plus tôt dans la soirée Un collègue avait donné le signalement d’une rousse bien roulée, d’une bonne vingtaine avait quitté une résidence de grand luxe dans le quartier chic de la Capitale et avait demandé un taxi pour cette boîte très courue d’Hopera.

La pièce dans laquelle nous nous trouvions avait un mobilier design et minimaliste, ça me rappelait Kiriem. Du gris, du noir des couleurs un peux flashy en petit touche et un éclairage doser au compte goûte.
Nous étions sept dans cette pièces, il y avait bien sur Eze Isham, un homme noir, de carrure imposante d’une cinquantaine bien tassée et nous étions six de ses hommes. Tous en uniformes, mais sans blason de Kiriem, pas d’arme, du moins pas tout à fait.

Un portable vibra, celui du Boss.
Svend, qui était posté à son endroit préféré, au bar, avait repéré la rouquine entre deux verres.

« Aléna, Dikeledi, Nsoah, allez-y »

Il avait l’air soucieux.
Je sortais dans la salle bondée de monde ou la musique faisait un bouquant pas possible. Ils étaient vraiment obliger de rendre sourd les gens dans ce genre de club ?

Première étape, allé voir Svend, qui était encore bien sobre contrairement à ce que j’aurais pu penser. Il nous montra un emplacement VIP et une rousse particulièrement bien habillée, et surtout particulièrement habillée pour plaire.
Deuxième étape, la rousse en question, pas besoin de donner de pot de vin au videur nous nous en étions déjà chargé tout à l’heure quand nous étions arrivé à l’ouverture de la boîte de nuit. Passant dans son dos, j’avais été m’assoir à côté d’elle sur la banquette, tandis que mes deux collègue avait entrepris de s’asseoir de l’autre côté de la jeune femme.
Je m’étais rapproché pour être sûr qu’elle entende avec toute cette musique.

« Mademoiselle Alice, vous êtes en retard pour le thé, on vous attend.
Il serait courtois de nous suivre. »

Spoiler:

C’était ma première nuit depuis que j'avais décidé de me débarrasser de mon ancre.Je puiserais dans les dernières force de mon ancre numéro 157 jusqu’au trognon. Puis je mettrais en scène sa mort, comme toujours, avec classe, originalité et un alibi en béton armé pour la petite Alice. J’étais donc à la recherche d’une nouvelle ancre, un nouvel élu. J’en avais déjà repéré deux potentiels, mais rien d’exceptionnel, car il ne fallait que le meilleur pour moi.

Je m’étais habillé dans une tenue qui en disait plus long sur moi qu’un long discourt : une longue robe noire ouverte sur le côté, avec un large décoté plongeant sur ma poitrine généreuse. Une tenue qui me gardait à l’abri des dragueurs et autres petits merdeux car elle me donnait un look d’inaccessible, et lorsqu’un de ceux-là prenait son courage à deux mains pour venir me parler, un simple « dégage petit, je suis trop bien pour toi. » avant qu’il ait plus placé un mot suffisait à les faire partir. Et s’il insistait … Ahh alors cela devenait amusant, et légèrement douloureux pour lui.

Cependant, lorsque une femme à la peau blanche et au costume assez étrange s’assis à côté de moi, je su immédiatement que je devais adopter un comportement différent. Je me mis alors à afficher un sourire accueillant et bienveillant.

« Mademoiselle Alice, vous êtes en retard pour le thé, on vous attend.
Il serait courtois de nous suivre. »

« Je vous demande pardon ? Nous connaissons nous ?»

Deux hommes s’étaient assis à ma droite. C’était du sérieux. Parfait.

« Je me nomme Alice Deltour, pour vous servir. A qui ai-je l’honneur ? »

Elle se payait notre tête ?
Ça n’aurait pas vraiment été la première fois, et au final, nous nous en moquions tous éperdument. Il fallait seulement se presser, si nous n’étions pas revenus dans les cinq minutes avec la demoiselle M.Isham allait envoyer le reste de ses hommes pour nous « prêter main forte ». Il ne voulait visiblement pas qu’elle refuse son offre, au prix d’en faire un peu trop peut-être.

« A qui ai-je l’honneur ? »

Ce n’était pas vraiment le moment pour les présentations.

« A un homme qui n’aime pas qu’on le fasse attendre pour quelques babillages inutiles. Il serait donc courtois de nous suivre mademoiselle. »

Courtois pour elle, et courtois pour nous, parce qu’au final si il était obliger d’envoyer tout son petit monde, c’était nous qui allions trinquer le lendemain pour n’avoir pas été assez efficace. On ne devenait pas quelqu’un d’important en étant un bisounours et notre Boss l’avait trop bien compris.
Nous approchions des cinq minutes réglementaire, Nsoah fit un signe, il ‘n’avait visiblement pas envie de voir ce qui nous attendais le lendemain.

Il prit la rouquine par le taille pour l’incité à se lever, et le dirigé le plus courtoisement possible vers la salle ou notre Patron attendais avec une certaine impatience la venue de cette femme.
Sa réaction ne se fait pas attendre, à peine avait-on ouvert la porte que M.Isham arbora un sourire semi-satisfait.

« Et bien Mademoiselle Alice, vous avez failli nous faire attendre, enfin plutôt me faire attendre.
Comment vous portez vous en une si agréable soirée. »

On sentait l’homme sûr de lui, qui n’aimait pas qu’on lui dise non, qui ne voulait que le meilleur du meilleurs du meilleur, et qui avait des ambitions à la hauteur de son égo. Tout ceci, c’était ce qu’était notre Boss d’habitude, mais là il y avait quelque chose d’un peu différent, il semblait intimidé par cette femme.

« Veuillez m’excuser pour cette petite mascarade, mais je voulais rester discret. »

Si ça n’avait été que ça.
Il était seul assis eu fond de la pièce qui faisait tout de même une belle taille, de chaque côté debout nous étions là, tous ses hommes. Plus précisément quatre hommes et deux femmes, tous entre une petite vingtaine et une petite trentaine.
Si elle regardait bien, elle pouvait deviner quelques marques ressemblant à des brûlures qui était à peine découverte pas le coupe de l’uniforme. En plus d’avoir pour point communs d’être jeune, nous avions tous comme similitude d’avoir un pouvoir unique.
Tant de précautions pour une seule femme, pas bien vielle en plus, ça la rendais … intéressante…

Je me laissais donc emmené par ces humains vers l’inconnu. Après tout, toute expérience est bonne à prendre, non ?

On me mena à une pièce isolé de la musique sourde que j’aimais tant, moi une créature de la nuit. La pièce n’était que faiblement éclairé, et composé avec gout. Un point pour l’homme assis au fond de cette dernière.

L’homme se montrait courtois, mais transpirait la puissance. Un humain à ne pas prendre à la légère donc, d’autant que ses 6 gardes du corps ne semblaient pas non plus inoffensifs.

Je me dis alors que cette rencontre pourrait avoir son intérêt, autre que de me déranger durant cette soirée qui devenait légèrement ennuyeuse. Peut-être pourrais-je sortir un quelconque intérêt de cette entrevus qui s’annonçait si mal ?

« Je suppose que vous avez quelque chose à me demander, sinon je ne serais pas ici… Que puis-je faire pour vous ? Mais ne perdez pas trop de temps, j’ai une soirée chargée, et de nombreux hommes à rencontrer ce soir. Il faut bien gagner sa vie, non ? Vous comprendrez j’en suis sure. »

Je fis quelques pas en direction de l’homme.

« Mais dites-moi, qui êtes-vous ? Seriez-vous l’homme que je cherche ? La perle blanche de ma nuit ? Je serais tellement curieuse… »

Et m’approchant toujours plus, de la manière la plus sensuelle et prédatrice possible.

« …de vous gouter. Vous êtes si magnifiquement attirant, votre peau, si douce, m’appelle. Vous n’avez aucune idée des plaisirs que je peux vous apporter. Si seulement vous me permettiez de…»

La rouquine ne semblait ni mal à l’aise, ni impressionnée, comme si cette situation était parfaitement normale et commune. Contrairement à notre patron qui était un peu anxieux et essayait de la cacher. Son léger manque d’assurance, s’accentua à mesure que la jeune femme s’approcha de lui, plus près toujours plus près tenant un discourt proche de celui d’une allumeuse.

Un bruit autre que cette voix qui se voulait envoutante se fit entendre, un claquement de doigt.
Un signal, il ne nous avait peut-être rien dis sur cette mystérieuse femme, mais il nous avait bien spécifié qu’il risquait de se trouver en situation dangereuse, et qu’il ne voulait absolument pas que cet état dur plus d’un dixième de seconde.
L’ordre était simple, il fallait l’éloignée de lui. Ce fut un collègue qui s’en chargea, son pouvoir était de maîtriser l’air, fatalement pour lui s’était aisé de la tiré loin de notre patron.

« J’imagine que je ne devais pas en attendre moins de vous mademoiselle Alice. Néanmoins je dois mettre fin à votre tirade.
Diamé l’a fait de manière douce, mais faites attentions les autres pourraient être moins délicats. Enfin, ils font en fonction de leur pouvoir… »

M.isham se leva, histoire de faire valoir sa taille imposante. Et de regonflé un peu son égo au passage. Il avait l’air massif et la rousse faisait un peu chétif à côté.

« Je ne vous ai pas « invité » pour vous demander quelque chose, mais plutôt pour vous proposer un marché. Voyez-vous, je gagnerais beaucoup à ce que les échanges entre mon pays et celui-ci ce facilitent. Malheureusement avec le gouvernement actuel cela semble implacablement impossible.
Si vous suivez bien, j’aurais donc tout à gagner à ce que ce pays change de régime, et je compte l’y aidé un peu.
Mais aussi puissant que je puisse être, il me manque encore quelque élément pour mettre en place mon idée. J’aurais notamment besoin de quelqu’un comme vous.
Voyez, j’ai eu le loisir de me renseigner un peu et il s’est avéré que vous avez ce que l’on pourrait appeler une affinité naturel avec le mensonge. Et c’est précisément ça dont j’ai besoin. »

Il interrompit son monologue afin de réajuster le col de sa chemise et se racla la gorge.

« Il va de sois également que si nous venions à collaborer, vous seriez récompensé a la hauteur de ce que vous m’apporterez. En l’occurrence je vous offrirais le trône d’Andori, et les nombreux avantages qui vont avec… »

Isham suspendit sa phrase attendant visiblement une réaction de la demoiselle.

Cet homme était décidément une proie trop facile pour moi, et de toute manière, un être déjà corrompu ne m’apportait que peu de plaisir. Il me fallait de petites colombes blanches à pervertir.
Cet homme ne rentrait donc pas dans mes critères, cependant, il semblait puissant. Je décidais de me le garder sous le coude. Pas en temps qu’ancre, il ne convenait pas, mais en tant que serviteur, agent dormant. Il était déjà à mon service, mais ne le savais pas encore. Il rejoindrait bientôt la liste de mes … « contactes ».

Il me proposait quelque chose d’à la fois tentant et dangereux : il m’offrait le pouvoir. J’aime recevoir des cadeaux, mais seulement lorsque je sais que c’est moi qui ait poussé la personne à me l’offrir. Un peu comme quand je charme un homme et que je lui montre un magnifique bijou dans une vitrine qui me permettra de séduire ma prochaine ancre. Mais là, c’était différent : il me rendait un service, un présent contre autre chose. Je n’aimais pas ça…
De plus, le pouvoir implique souvent des responsabilités. La place de la petite araignée qui souffle dans l’oreille du roi ce qu’il doit faire m’a toujours plus attiré.

Dire non ne m’apporterais cependant rien, et peut être même des problèmes, au vu des hommes et femmes de pouvoir qui m’entourais : ils voudront surement se débarrasser de moi et j’ai une sainte horreur de me salir les mains. Bref …

« J’accepte votre offre monsieur … Comment dois-je vous appeler ? »

Je lui offrais mon plus beau sourire sincère et séduisant. Après tout, c’était la moindre des choses…

Elle accepta comme il l’avait visiblement prévu, une ombre de satisfaction et une pointe de soulagement passèrent sur son visage.
Il était bienheureux, que ça « négociation » se soit passé sans accroche, quand on le connaissait peu, ce n’était pas forcément évident à voir, il aimait arborer un air neutre dans les moments important, mais dès qu’on avait plus l’habitude de ses mimiques ça sautais tout de suite plus aux yeux.

«Mon nom est Isham, Eze Isham »

Voilà qu’il se prenait pour James bond… Si je n’avais pas risqué une fureur quasi divine en soupirant croyez bien que je l’aurais fait, et de bon cœur qui plus est.

« Je suis très heureux que vous ayez accepté cette collaboration mademoiselle Alice. Votre aide nous sera infiniment précieuse.
Pour vous remercier, la maison vous offrira vous consommation de la soirée, je me suis arrangé avec eux. Je vous dis donc à bientôt très chère. »

Entretenir de bonne relation avec ses collaborateurs un peu douteux s’était le crédo de Isham, il devait sûrement appliquer le dictons qui disait « garde tes amis proche et tes ennemis plus encore ».
En parlant il l’avait raccompagné à la porte pour la faire sortir complètement. Nous n’entendions presque rien de la salle et la salle n’entendait rien de ce qui se passait dans cette pièce.

« Tous autant que vous êtes, vous serez désormais cantonné au château lors de vos heures de services. Vous surveillerez cette demoiselle le plus discrètement possible. Et même encore plus qu’il ne vous est possible. C’est un alliée redoutable, mais très fragile, elle peut se retourné contre nous a n’importe quel moment.
C’est un pari que je fais pour la bonne marche de mon plan et j’espère avoir misé juste.»

Il était plus sérieux que jamais.

« N’oubliez pas, vous êtes l’élite de l’élite, j’attends de vous plus que je ne vous demande. Si l’un de vous a une opposition moral au plan entamé, je tiens à ce qu’il se rappelle que je vous ai donné une vie, sans moi vous auriez fini sur une table de dissection, et une éducation, vous me devez tout. »

Tout était dis.

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